Bénin


L'ambassade de France



Henri Chomette a réalisé de nombreuses ambassades en Afrique, dont celle du Bénin. C'est à Cotonou, dans la capitale de l'ex-Dahomey, qu'il construisit, en 1960, la Résidence de l'ambassadeur de France.



La Résidence de France au Bénin fut édifiée au début des années 1960 à Cotonou en collaboration avec l’architecte Jacques Benoit-Barnet. Située entre la ville ancienne et le centre nouveau, l’édifice déploie 1 500 mètres carrés sur trois niveaux.


La Résidence de France au Bénin, est un bel exemple de l’architecture des années 60. Elle a été édifiée au sein d’un parc floral, l’un des rares espaces verts au cœur de la capitale, offrant une variété d’essences, de fleurs et d’oiseaux sur près de 6 600 m2.



Le rez-de-chaussée abrite les espaces d’accueil et de services, la salle de conférence ainsi que les bureaux, dont celui de l’ambassadeur. Le premier étage, accessible grâce à un grand escalier extérieur, renferme les salles de réception, dont la grande salle à manger ouverte sur le grand salon, lequel se prolonge sur l’extérieur par une terrasse qui permet d’accéder aux jardins et à la mer. Sur le pignon est de la résidence, l’architecte réalisa une mosaïque en pâte de verre de 9,5 par 4,5 mètres.


Vue générale de la Résidence de France au Bénin (archives des BEHC).

La résidence, construite au sein d’un parc floral, présente une construction dynamique assez inédite dans l’œuvre de Chomette. Chaque partie du bâtiment, jusqu’à la toiture, est individualisée par un traitement différent. Il faut enfin noter la présence dans la salle à manger d’une fresque de 4,16 par 3,05 mètres réalisée par Jean Lurçat (1892-1966).


Façade est de la résidence de France au Bénin (archives des BEHC).


La mosaïque extérieure

Une mosaïque en pâte de verre, de 9,50 m sur 4,50 m, a été réalisée par l’architecte Henri Chomette, à la construction du bâtiment, sur le pignon gauche à l'est de la Résidence. 

Elle peut être observée de l’allée est qui mène aux jardins situés à l’arrière de la Résidence, ainsi que des fenêtres de la mezzanine.



Cette pièce originale, largement détériorée, nécessite une rénovation importante qui pourrait être engagée avec l’appui technique de l’Ecole du Patrimoine Africain de Porto Novo. Un appel à sponsors a été lancé pour le financement de la restauration de cette œuvre.

Le Palais National


Vue générale du Palais National à Cotonou (archives des BEHC).

Commandé en 1961 – un an après l’indépendance du pays – et livré en 1963, le Palais National – ou palais présidentiel – fut au cœur d’un vaste projet de rénovation de Cotonou et de création d’un quartier politique et administratif bordant l’océan, entre l’aéroport et la ville ancienne.


Escalier d’honneur du Palais National de Cotonou en République du Dahomey, aujourd’hui Bénin (archives des BEHC).

D’une surface de 9 300 mètres carrés, le palais s’organise autour d’un jardin intérieur traité en patio auquel aboutit l’escalier d’honneur. Les bureaux donnent sur la place de l’Indépendance. Sur cette façade, précédée d’un vaste plan d’eau, un très large pignon paré d’une composition de dalles marque le bureau d’apparat du président qui s’ouvre sur la place par un balcon décoré sur le thème du soleil de l’Afrique. 

La bibliothèque, la salle de projection, la chapelle et les salles de réception – salon blanc et le grand salon de musique équipé d’un studio sonore – s’ouvrent quant à elles sur l’océan, tandis que la salle des fêtes, d’une capacité de 3 000 personnes, donne sur le parc. La résidence du président comporte trois étages, les deux premiers réservés aux hôtes, le dernier accueillant les appartements du dirigeant.


Pignon et balcon du bureau d’apparat du Palais National à Cotonou (archives des BEHC).

Enfin, caissons des plafonds coffrés en béton, placages de galets ou béton bouchardé viennent agrémenter l’édifice, tandis qu’un grand nombre d’éléments de décoration puisent dans un registre local : torchères ornées de serpents enroulés, masques en bronze crachant l’eau des bassins intérieurs, parterres de mosaïque représentant les emblèmes des rois d’Abomey, etc. Aujourd’hui, cet édifice accueille encore les hôtes de marque.


Timbre-poste édité à l’occasion du troisième anniversaire de l’indépendance du pays et représentant le Palais National (archives des BEHC).

Édifice dominant l’ensemble, le palais fut conçu selon le nombre d’or, en collaboration avec l’architecte Jacques Benoit-Barnet. Lors de son inauguration, le bâtiment fut représenté sur un timbre-poste commémorant le troisième anniversaire de l’indépendance du pays.