En Afrique



Henri Chomette qui avait 23 bureaux d'études
a construit dans 16 pays africains

Henri Chomette fut l’un des architectes majeurs de l’Afrique subsaharienne des Trente Glorieuses. Son agence, les Bureaux d’Études Henri Chomette (BEHC), fut active dans vingt-trois pays et proposa une pratique engagée et pluridisciplinaire de l’architecture. 

Souhaitant « Vivre l’Afrique », l’architecte rejeta pastiches et modèles standardisés et accorda une place prépondérante au site, à ses spécificités géographiques, climatiques et culturelles. Son œuvre peut être affiliée au régionalisme critique tel que défini par Kenneth Frampton. Faite de transferts, d’assimilations et de réinterprétations, elle incarna à de nombreuses reprises la puissance publique, les édifices en devenant des symboles, voire des icônes.



Transposition technique et symbolique d’une unité familiale traditionnelle (archives des BEHC).

Parmi les réalisations citons des lieux de pouvoir emblématiques conçus par l’architecte : 
3 Palais Nationaux (projet de Palais Impérial à Addis-Abeba en Éthiopie, Palais National à Cotonou en République du Dahomey aujourd’hui Bénin, Palais National à Bata en Guinée équatoriale), Hôtel de ville d’Abidjan en Côte d’Ivoire, 3 édifices liés à l’administration économique (la Banque Commerciale d’Éthiopie à Addis-Abeba, la Banque d’État à Bata et la Cité Financière à Abidjan) et 3 Résidences de France (à Ouagadougou en République de Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso, à Cotonou et à Abidjan).


L'activité d'Henri Chomette s'est étendue dans 23 pays dont 16 en Afrique, parmi ceux-ci : l'Ethiopie, le Sénégal, le Zaïre (ex Congo), le Bénin (ex Dahomey), le Burkina Faso (ex Haute Volta), la Côte d'Ivoire, le Togo, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale et Djibouti.


Implantation des bureaux d'Henri Chomette

Citons Diala Touré qui écrivait en 1998 dans : L'activité des bureaux d'études Henri Chomette en Afrique de l'ouest depuis 1948. 


" L'activité des bureaux d'études Henri Chomette (BEHC) en Afrique de l'ouest débute avant les indépendances à un moment crucial ou sont timidement mises en place des mesures économiques, politiques et sociales en faveur des populations africaines. La période coloniale a engendré un eclectisme au niveau de la typologie des édifices publics et des édifices d'habitation tourné vers des styles néo-classiques ou régionalistes francais en décalage avec l'environnement et le climat africains. 

Dans les années 1950, l'action des architectes et urbanistes est déterminante pour l'avenir de villes comme Dakar et Abidjan dont le taux d'urbanisation croit démesurément. La plupart de ces aménageurs urbains venus de métropole, se référent à des courants et à des doctrines directement issus du mouvement moderne : les villes deviennent de véritables laboratoires d'expérimentations urbanistiques et architecturales. 

Henri Chomette se démarque de cette mouvance en proposant une architecture empreinte de valeurs culturelles africaines et répondant aux besoins des sociétés africaines nouvellement urbanisées. Les bureaux d'études Henri Chomette réhabilitent l'emploi des matériaux locaux ; dans les constructions modernes et participent activement à la relance du secteur industriel à travers une modernité des techniques, la mise en place de briqueteries et de cimenteries et la formation d'ouvriers du bâtiment. 

Le parcours de l'architecte est exemplaire : sa formation auprès de Tony Garnier et d'Auguste Perret en France, les premieres années d'exercice en France en qualité d'architecte en chef de la reconstruction et sa longue pratique en architecte libéral sur l'ensemble de l'Afrique. La contribution d'Henri Chomette est capitale et incontournable dans le domaine de l'architecture moderne en afrique. Son expérience, acquise au terme de près d'un demi-siècle d'urbanisme et d'architecture, en fait un traducteur de la tradition architecturale africaine dans un répertoire de formes et de concepts modernes au service des sociétés africaines. "


Henri Chomette fut nommé architecte en chef de la ville d’Addis-Abeba avant de parcourir toute l’Afrique de l’Ouest. On lui doit entre autres la Banque nationale et commerciale d’Éthiopie à Addis-Abeba, le Palais National du Bénin à Cotonou, l’Ambassade de France de Ouagadougou ou encore le Centre de conférence de Dakar.

Henri Chomette a également marqué de son empreinte la Côte d’Ivoire, particulièrement à Abidjan, où il se vit confier le plan du centre de la ville. Il est ainsi à l’origine de l’Hôtel de ville et du Pont Général-de-Gaulle.

Quelques œuvres en Afrique :

- 1948 Addis-Abeba (Ethiopie) Palais Impérial, devenu Université
- 1949 Brazzaville (Congo) Immeuble de la BCI (ex UCB) rue Amical Cabral
- 1953 Addis-Abeba (Ethiopie), Banque Nationale d'Ethiopie 
- 1955 Abidjan (Côte d'Ivoire) Banque Société Générale



- 1956 Abidjan (Côte d'Ivoire), Hôtel de ville
- 1960 Brazzaville (Congo) Banque Société Générale
- 1960 Cotonou (Bénin) Ambassade de France



- 1963 Cotonou (Bénin), Palais National du Bénin 
- 1964 Abidjan (Côte d'Ivoire), Ambassade de France
- 1965 Abidjan (Côte d'Ivoire), Nour-Al-Hayar Mall 
- 1965 Addis-Abeba (Ethiopie) Banque Commerciale d'Ethiopie
- 1966 Ouagadougou (Burkina Faso), Ambassade de France 
- 1967 Abidjan (Côte d'Ivoire), Pont Charles de Gaulle 
- 1973 Yaoundé (Cameroun), National Saving Bank
- 1975 Abidjan (Côte d'Ivoire), Logements à Yopougon et Williamsville
- 1976 Abidjan (Côte d'Ivoire), Immeuble du département des finances
- 1976 Abidjan (Côte d'Ivoire), Société Ivoirienne de Banque
- 1979 Dakar (Sénégal), Librairie des bibliothécaires
- 1979 Dakar (Sénégal), SOS Village international d'enfants (avec Thierry Melot)